Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/288

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Quatre catholiques seulement ont voté contre cette loi inique qui assimile la mendicité à un crime digne de la mort, ce sont : Mgr Freppel, M. Paul de Cassagnac, M. Daynaud et M. de Mun.

Pour beaucoup, après tout, l’agonie sur une terre étrangère serait peut-être une délivrance. Les prolétaires sont acculés de plus en plus entre la mort par la faim et la révolution sociale. «  Quand les hommes perdent de vue les nécessités morales, a dit le puissant penseur que nous avons déjà cité, Dieu fait sortir la lumière des nécessités d’un autre ordre. Si la Foi n’est plus enseignée par l’oreille elle sera enseignée par la faim[1] ! »

La révolution sociale a un caractère presque fatal. Peut-être faut-il voir, dans la conviction qu’il a de cette situation, une des causes de l’hésitation du comte de Paris. Il est, on le sait, un des trois ou quatre hommes d’Europe qui connaissent à fond la question ouvrière ; il n’a pas, dans le principe qu’il représente, la foi qu’il faudrait pour entreprendre une restauration sociale qui seule sauverait la France, et en même temps, il aperçoit, avec plus de clairvoyance que les politiciens de son parti, l’intensité de la crise qui se prépare. Le travail, déjà ralenti partout, s’arrêtera bientôt presque

    vœu, continue à mendier pour les pauvres, il sera condamné de nouveau et il pourra être envoyé à la Guyane. Est-ce là ce qu’ont voulu les catholiques de la Chambre ? Assurément non. Seulement ils n’ont, pour la plupart, aucune idée personnelle ; ils ont vu les journaux du boulevard s’indigner parce que les filles coûtaient plu cher lorsqu’elles avaient à nourrir des souteneurs, et ils se sont formé une opinion là-dessus.

  1. B. Saint-Bonnet : La Restauration française.