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Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/295

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Voici, d’après le relevé de l’octroi, dans quelles proportions s’est accrue depuis quelques années la consommation de l’alcool à Paris seulement :

1877… 107,481 hectolitres ;
1878… 123,111
1879… 125,214
1880… 132,138
1881… 145,867
1882… 448,444
1883… 445,467
1884… 147,935
1885… 141,129 [1]

L’ouvrier de Paris particulièrement a véritablement besoin de boire avec excès. Les races déclinent, les fils les plus robustes de la province sont vite usés dans ce Paris qui corrompt et qui épuise. Les Parisiens naissent vieux, ne se soutiennent que par une force nerveuse qui doit incessamment se retremper dans l’alcool.

On s’enfonce certains breuvages dans le corps, comme on s’enfoncerait à demi un poignard dans la peau, pour avoir un chatouillement aigu, une sensation âpre et violente qui remue, stimule et secoue. Les femmes, les faibles, les maladifs se piquent le bras à la morphine, les travailleurs se piquent le nez à l’alcool et tous deux éprouvent réellement un bien-être passager, une accélération de mouvement, une détente en même temps.

Le cerveau réclame ces toniques plus impérieusement

  1. Depuis 1885, on ne comprend plus, dans les introductions d’alcool pur, les quantités d’alcool constatées dans les vins alcoolisés tirés de 15 à 21 degrés.