Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/301

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Prenez, si vous le voulez, les sucrages, auxquels se sont voués particulièrement deux zelés démocrates de l’Hérault. Le sucrage, on le sait, se fait par la glucose. Or, nous dit le rapport sur les travaux du Laboratoire municipal pour l’année 1882, « la fermentation du sucre de fécule donne naissance à une certaine proportion d’acide amylique dont la nocivité est supérieure à celle de l’alcool de vin. De là l’ivresse plus rapide, les malaises immédiats, l’ébranlement nerveux qui suivent régulièrement l’usage journalier des vins traités par la méthode de Gall et de Petiot. »

Il eût semblé logique que les démocrates, ceux qui se déclarent en toute occasion les amis du peuple, exagérassent même la sévérité contre les commerçants qui, pour s’enrichir, empoisonnaient les classes populaires[1]. N’est-elle pas doublement précieuse cette santé de l’ouvrier pour lequel la moindre maladie est la ruine, la honte pour les siens, l’hôpital ? Qui ne se sentirait ému en voyant les récits de toutes les fraudes dont sont victimes les malheureux auxquels des marchands éhontés, affolés par l’amour du gain, donnent de la marchandise fausse en échange d’un argent qui est vrai ? Est-il un honnête homme qui ne soit pas de l’avis d’Alphonse Karr qui, partant de ce principe juste que la monnaie est l’équivalent de la marchandise, demande

  1. Les Israélites, pour se préserver eux-mêmes, prennent des précautions très sages ; ils ne boivent que du vin dont la pureté est certifiée par un rabbin. Nous lisons à chaque instant dans les Archives des annonces de ce genre :
    Jules Simon
    Marque spéciale

    Sous la surveillance et avec l’autorisation de M. Kahn, rabbin de Nîmes, successeur de M. Aron.
        Pourquoi les catholiques ne demandent-ils pas au curé de la localité de garantir les vins qu’on leur envoie ?