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Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/302

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qu’on punisse celui qui fabrique du faux vin de la même peine que celui qui fabriquerait de la fausse monnaie ?

Les Francs-Maçons ne pensent pas ainsi. L’abrutissement par l’alcool frelaté est un de leurs principaux moyens d’action, ils ne veulent pas y renoncer. Rien n’est symptomatique, sous ce rapport, comme les attaques dont le Laboratoire municipal a été l’objet.

Le Laboratoire municipal est dirigé par un chimiste éminent qui a, ce qu’on appelait au XVIIIe siècle, « la passion du bien public. » Incorruptible, ce qui en fait une originalité à notre époque, M. Girard s’est arrangé de plus pour se mettre même hors d’état de condescendre aux sollicitations, aux recommandations, aux demandes injustes dont l’accablent les conseillers municipaux républicains. Il est admirablement secondé par un homme aussi actif que lui, M. Dupré, et par une légion de jeunes savants auxquels les modestes émoluments de leur place d’inspecteurs permettent d’achever leurs études de médecine.

En quelques années ce Laboratoire a obtenu d’importants résultats ; il a éclairé d’un jour terrible les périls qui menaçaient les travailleurs ; il a fait même cesser complètement certaines falsifications plus meurtrières que les autres.

Voici quel a été le chiffre des analyses depuis 1881 :

En 1881     6,517
En 1882 10,929
En 1883 14,686
En 1884 16,504
En 1885 16,184[1]
  1. Sur ce total, 6,962 échantillons seulement ont été déclarés bons ou passables, 9,223 ont été reconnus mauvais. Ces chiffres ne suffiraient