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Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/342

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qu’on parie de probité, Tolain de la Prévoyance, toujours prêt lorsqu’il s’agit de se faire noter d’infamie.

Les clameurs couvrent la voix de l’homme probe qui est réduit à se taire. Martin-Feuillée s’essaie le front. Le f.*. Tirard est encore une fois sauvé.

C’est le Benjamin des loges, d’ailleurs, un vrai Lowton, que cet ancien bijoutier en faux. Il semble qu’il soit pareil aux enfants qu’on a eu de la peine à élever et qu’on l’aime davantage pour le mal qu’il a donné.

Il se jette toujours dans des aventures qui ne sont pas propres et, une fois en mauvais cas, il essaye de se tirer d’affaire par des dénégations puériles. Il s’était associé avec quelques amis désireux d’enlever quelques millions aux malheureux Français, et l’on avait mis son nom à un prospectus qui était, ma foi, fort alléchant :

La paix et la tranquillité dont jouit depuis longtemps la République de l’Uruguay, et l’appui garanti du Président et des principaux membres du gouvernement de cette République, sont pour notre Société des gages certains de sécurité.

Les communications entre la mine Santa-Ernestins et Montevideo sont faciles, le climat est tempéré et sain, la main d’œuvre bon marché. Toutes ces circonstances, jointes à la richesse exceptionnelle bien constatée du quartz aurifère à exploiter, nous ont permis de trouver, dans nos relations et parmi nos amis, an chiffre déjà important de souscriptions.

Le banquier allemand Isaac Kolisch, qui s’était chargé de l’émission, adressait aux actionnaires les appels les plus pressants et, par un raffinement d’habileté qui manque rarement son effet, il faisait entendre qu’il fallait souscrire sans bruit, si l’on voulait être admis dans ce qu’il appelait « un petit cercle d’initiés. »