Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/373

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il n’a jamais été naturalisé et rend service à sa véritable patrie en corrompant la jeunesse française. Il y avait dans ce choix comme un piment pour cette gauche, dans laquelle tout sentiment patriotique est mort, et qui aime l’étranger de la haine qu’elle porte à tout ce qui est Français ; aussi, au mois de février 1886, ce Prussien fut-il nommé, par acclamation, président du groupe de l’Union des gauches.

Quelques Protestants, dont le cœur se soulevait de dégoût devant ce spectacle, se contentèrent d’exercer une regrettable pression sur les parents pour les obliger à mettre entre les mains des enfants le manuel Compayré qui a été, lui aussi, condamné par la cour de Rome.

Le préfet Monod se signala parmi ceux-là[1], il empoi-

    Steeg, sujet prussien, cumulait l’emploi de concierge avec la profession de cordonnier. En 1877, M. le pasteur Steeg, que chacun considérait comme étranger, introduirait une instance devant le tribunal de Versailles pour que, par un jugement, la qualité de citoyen français lui fut reconnue. A l’appui de M demande, M. Steeg argua d’une déclaration de nationalité qu’il avait faite, disait-il, à Strasbourg, en 1857.
        Le tribunal demanda un extrait du registre municipal sur lequel cette déclaration avait dû être consignée.
        Ce registre, répondit M. Steeg, a été brûlé pendant le siège de Strasbourg. On désigna alors un juge rapporteur.
        Par malheur, pour M. Steeg, le juge rapporteur avait été autrefois attaché au parquet de Strasbourg et il avait exercé ses fonctions pendant le siège. Il était donc mieux que personne en mesure de connaître ce qui s’était passé à Strasbourg en 1870.
        Il faut croire que ce qu’il savait ne cadrait pas avec les prétentions de M. Steeg. Le fait est que la demande du pasteur fut repoussée.
        Le jugement contient donc une proclamation implicite de la nationalité prussienne de M. le pasteur Steeg, député de la Gironde.
        A moins donc qu’il n’ait trouvé, depuis 1877, un tribunal plus accommodant que celui de Versailles, M. Steeg, n’a pas cessé d’être Prussien.

  1. C’est ce Monod qui toléra, s’il ne les encouragea pas, les désordres qui se produisirent en 1884, à Caen, le dimanche de la Passion.