Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/374

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sonna littéralement le département du Calvados avec des manuels Compayré qu’il envoyait aux municipalités avec sa carte de visite. Il fit plus, il osa, lui Protestant, soutenir à des catholiques qu’un manuel, mis à l’index, ne violait pas la neutralité scolaire. A la suite d’une lettre ridicule publiée par Monod, à ce sujet, un journal normand releva ce zèle déplacé en termes qui, quoique un peu vifs, étaient certainement mérités ; il rappela en même temps les scandales qui se produisaient à Paris, grâce à l’appui donné aux falsificateurs par la Franc-Maçonnerie.

Si l’on veut, disait-il, nous permettre une comparaison vulgaire, M. Monod nous apparait là comme un de ces empoisonneurs publics, qu’on décore par euphémisme du nom de marchands de vins. Une analyse scientifique vous prouve qu’un mastroquet quelconque ne vous donne, en fait de vin qu’un mélange de drogues ignobles, qui n’a de nom dans aucune langue, et l’on vous dit : Ne buvez pas de cela, c’est du poison. Mais le mastroquet Monod se rebiffe et vous « démontre, » selon son expression, que c’est parfaitement inoffensif. Pour un peu il soutiendrait que c’est du plus pur Chateau-Margaux de 1814, année de la Comète !

Ma destinée, d’ailleurs, est de rencontrer des Monod, toutes les fois que je m’occupe d’écrire l’histoire.

J’ai raconté jadis cette invraisemblable aventure des Papiers de Saint-Simon séquestrés pendant plus d’un siècle, au ministère des Affaires étrangères, et que le directeur

    Un misérable tenant à la main un numéro de la Lanterne entra dans l’église Saint-Pierre et insulta le R. P. Delorme, dominicain qui était en chaire. Les voyous qui attendaient sur la place essayèrent d’enfoncer la porte de l’église et accablèrent d’injures les fidèles qui sortaient de l’office. Ils se répandirent ensuite par la ville et allèrent vociférer et pousser des menaces de mort sous la fenêtre des habitants catholiques. Les autorités ne bougèrent pas de la soirée.