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Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/375

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des Archives, M. Faugère, empêchait absolument de consulter sous prétexte qu’il comptait les publier un jour.

M. de Freycinet fut fort bien en cette circonstance. A la demande d’un de mes bons et chers amis, Henri Lasserre, j’avais parlé fort aimablement de son livre, La Guerre en Province, alors qu’obscur et peu sûr de lui-même encore, il colportait son volume de journal en journal. Se souvint-il de cet article ? Obéit-il simplement à un mouvement de saine raison ? Ce qui est certain, c’est qu’il autorisa la remise dans le domaine public de ces manuscrits dont l’auteur était mort depuis 125 ans.

Je me mis à ce travail qui m’intéressait et j’allais publier mon premier volume chez Quantin lorsqu’on me demanda s’il ne me serait pas possible de m’entendre avec la maison Hachette. La maison Hachette est certes une des librairies avec laquelle les rapports sont les plus agréables. Elle sait être magnifique à l’occasion et n’a pas hésité à payer cent mille francs, au général de Saint-Simon, le manuscrit des Mémoires… Je n’ai eu qu’à me louer d’elle en toute circonstance et je compte même parmi ses directeurs un de mes meilleurs camarades de collège.

Il m’était cependant impossible d’accepter puisque j’étais engagé avec Quantin. Je le dis. Immédiatement tous les documents me furent retirés. Un des affranchis de Gambetta, une de ces médiocrités complaisantes qu’il traînait après lui, Girard de Rialle, avec ce coup d’œil qu’on ne peut refuser pour ces choses aux opportunistes, avait sans doute vu là un coup à faire. Il soutint cette théorie singulière qu’un conservateur d’archives et de bibliothèque avait le droit d’exercer un droit de prélibation sur le dépôt qu’il était chargé de garder et que l’homme du dehors, le public qui paye, ne