Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/43

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un pointage soigneusement établi des Israélites qui figurent sur les listes électorales ; on leur adresse des courtiers qui viennent les trouver et réclament leurs cartes. Les Juifs donnent leurs cartes et reçoivent des arrhes sur le pris convenu. Le courtier emporte les cartes et les empile dans un magasin ; le jour du vote, les Juifs viennent les chercher ; elles leur sont remises ; on forme des groupes de quatre à cinq personnes que l’on fait accompagner par des surveillants jusqu’à la porte de la mairie et ce n’est qu’à leur sortie qu’on leur compte le complément du prix. C’est ainsi qu’ont voté presque tous les électeurs Israélites de Constantine, je ne dis pas seulement de la ville de Constantine, mais de la province tout entière.

Les députés ainsi nommés s’appellent des députés cachirs.

Bien entendu, les Juifs ne reconnaissent les tribunaux français qu’autant que ceux-ci leur donnent raison. Quand les juges ont refusé, par hasard, de sanctionner quelque épouvantable usure de cinq ou six cents pour cent, ils déclarent que Jehovah ne leur a pas dit d’obéir au code civil. {{interligne} Français, écrivait le correspondant du Figaro, à la date du 8 novembre 1883, ils le sont tant que ce titre procure quelque avantage, mais quand il s’agit d’obéir aux lois, ils sont uniquement Juifs et prétendent ne relever que de l’autorité du Consistoire.

Pour n’en citer qu’un exemple : qu’un différend surgisse entre Israélites et colons ou indigènes, ceux-ci se référeront, bien entendu, aux tribunaux ordinaires, mais alors messieurs les Juifs, tout Français que les ait faits le grand législateur Crémieux, récuseront ce tribunal, et en appelleront à l’autorité du Consistoire. Le plus curieux, en ce cas, c’est que jusqu’alors les juges leur ont donné raison en se déclarant incompétents dans les différends qui les amenaient à la barre du tribunal régulier.

A quoi tient ce déplorable état de choses ? Tout simplement à la puissance des enfants d’Israël, puissance qui n’a fait que croître et embellir depuis qu’on leur a octroyé le titre de Français.