Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/433

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vérité, pour reconstituer l’évolution qui fut commune à ce sectaire et à beaucoup d’autres.

Hérold est, sous ce rapport, un spécimen excellent à observer. Le grand-père, petit professeur de musique allemand, arrive à Paris, y prend pied modestement ; le fils y compose des opéras comiques. La Franc-Maçonnerie juive qui sait, par la tradition orale, que le compositeur est de la compagnie, déclare qu’on n’a jamais rien vu d’aussi remarquable que cette musique, mais ostensiblement l’auteur de Zampa se conforme aux mœurs du pays et quand il meurt on l’enterre religieusement à Saint-Louis-d’Antin.

Le petit-fils se déclare d’abord Protestant quoiqu’il ne se soit jamais converti, que je sache, au Protestantisme. Puis le milieu se trouve favorable, le germe de haine juive se développe ; le fils du musicien aimable devient le frénétique que vous savez, insultant les Sœurs, empilant les crucifix dans les tombereaux, s’entourant de Juifs, prenant pour chef de cabinet un Juif, nommé Lyon, qui trépignait de joie à chaque infamie, enfin il meurt en inspirant le dégoût à ceux même dont il a flatté les plus bas instincts.

Ce phénomène d’atavisme[1] qui, selon la loi ordinaire, saute deux, et parfois trois générations, est physique

  1. Atavisme n’est pas le terme tout à fait exact ici, le mot juste at le retour au type.
        L’atavisme est la tendance qu’ont les descendants modifiés et croisés par métissage, c’est-à-dire par croisement d’espèces appartenant à la même race, à reprendre un ou plusieurs caractères de la souche primitive.
        Un retour au type est la tendance qu’ont les descendants modifiés et croisés par hybridation, c’est-à-dire par le croisement de deux races distinctes, à revenir en totalité à l’une des races mères.