Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/46

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à donner l’uniforme des rudes soldats d’Inkermann et de Palestre à des gens qui pleurent dans les rangs pour une apostrophe un peu rude et qui sanglotent quand l’étape est un peu longue.

Tirman, le gouverneur actuel, ne reçoit même pas les Français. « En revanche, dit un journal algérien, il reçoit les Juifs indigènes dès qu’ils se présentent, il est bon d’ajouter qu’ils ne se présentent jamais aux portes du palais sans être richement lestés. »

De temps en temps la presse divulgue quelques-unes des monstrueuses exactions que le gouvernement républicain commet là-bas d’accord avec les Juifs.

Dans la commune mixte de Guergour, les indigènes avaient encore à payer une somme de 60,000 francs sur l’impôt de guerre de 1871.

Le gouverneur général donne l’ordre de faire rentrer cet argent dans les caisses du Trésor. Après en avoir longuement délibéré, l’administrateur Chanel et le caïd de l’Arach décident que, sans tenir compte des sommes précédemment versées, chaque famille indigène paiera proportionnellement à son revenu. Ce qui fut dit fut fait. Mais les indigènes, qui s’étaient libérés antérieurement, refusèrent de payer une seconde fois.

L’administrateur, armé des fameux pouvoirs disciplinaires votés par la Chambre pour une durée de six années, fait arrêter les récalcitrants, les fait rouer de coups de bâtons et jeter en prison. Puis il distribue des condamnations à cinq jours de prison et 15 francs d’amende.

Les indigènes viennent réclamer au sous-préfet de Bougie qui demande des explications à l’administrateur.

Celui-ci, pour toute réponse, fait mettre en prison ceux qui se sont permis de se plaindre et l’on distribue, à cette occasion, cinq ou six cents jours de prison accompagnés