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Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/47

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d’amendes qui pèsent cruellement sur des malheureux déjà sans ressources.

L’appétit vient en mangeant et le projet Tirman-Waldeck-Rousseau-Kanoui ne visait à rien moins qu’à l’expropriation pure et simple des Arabes au profit des Juifs.

La Chambre, à la grande colère des opportunistes, hésita devant l’énormité d’un tel acte et refusa les cinquante millions que demandait, avec toute sorte de paroles insidieuses, Tirman, l’ami des Juifs, qui avait fait le voyage tout exprès pour décrocher cette riche proie pour l’exploitation de laquelle un Crédit foncier était déjà constitué[1].

On se demande même comment un fonctionnaire a été assez hardi pour soumettre une telle proposition à un Parlement français ; il ne faut pas réfléchir longtemps pour voir quelles en seraient les conséquences.

Les Arabes, sobres par nature, et se contentant de peu, vivent tant bien que mal sur leurs terres. Une fois expropriés, ils laisseraient en un an ou deux aux mains des Juifs, qui tiennent tous les cabarets et tous les mauvais lieux de la colonie, le mince pécule qui leur aurait été remis, et dont il leur serait absolument impossible de faire un emploi utile. Ils emploieraient le peu qui leur resterait à acheter des armes et des munitions. C’est alors que la France interviendrait pour traquer ces outlaws, comme n’ont

  1. On n’avait même pas attendu le vote des cinquante millions pour commencer les expropriations. « Dans les départements d’Oran et de Constantine, dit le Journal des Débats, on a exproprié 7.896 hectares, avant une valeur de 477.164 fr. On a, de plus, préparé des projets d’expropriations pour 14.906 hectares, estimés 1.607.369 fr. Ce n’est qu’une entrée eu matière, car, avec le crédit de 50 millions c’est par centaines de milles hectares qu’on procédera. »