Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/52

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maisons, je vous le promets » Et ils y sont restés, malgré les sollicitations du génie et de l’administration. Mais je viens d’apprendre qu’il est question de vendre cent maisons du domaine musulman.


Tirman haussera les épaules en lisant ce récit. À la place de M du Bouzet, il aurait été enlever à ces pauvres gens leurs burnous.

Qu’importe ! Il n’en est pas moins intéressant, même au point de vue de la politique, non de la politique opportuniste toute de rapine et de persécution, mais au point de vue de la politique supérieure, de constater l’émotion que produisit ce simple acte d’équité. La nouvelle s’en répandit partout et, quelques jours après seulement, à Sebdou, à 130 lieues d’Alger, M. Alexis Lambert entendit déjà raconter ce fait grossi aux proportions d’une légende.

Au moment de la capitulation de Paris, alors que quelques troubles éclatèrent à Alger, les Musulmans offrirent à M. du Bouzet de venir le défendre.

Quant aux bons démocrates du conseil municipal, il est inutile d’ajouter que, selon la coutume de tous les bons démocrates, ils prirent le parti du Juif et du riche contre l’administrateur qui s’était prononcé pour les pauvres.

On voit l’influence que pourrait exercer sur cette terre d’Afrique, bien entendu sous un gouvernement différent du gouvernement actuel, qui traîne partout la corruption avec lui, un homme qui, sans être même un politique habile ou un administrateur retors, aurait simplement des sentiments purs et inclinés vers le bien.

Naturellement, il faudrait que cet homme ne fût pas imbu des préjugés modernes sur la civilisation. Il est à remarquer, en effet, et ceci peut être formulé comme une loi, que la tendance à égorger et à dépouiller ses semblables