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Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/529

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Celle qui remit ainsi ce mal-appris à sa place avait du sang-froid ; combien de nonnes, tremblantes déjà d’être ainsi en spectacle, auraient été démontées !

Dans un discours au Conseil général du Gers, M. Paul de Cassagnac a raconté quelques-uns des exploits de l’inspecteur Carbasse qui excitait les instituteurs à insulter les Sœurs.

Une religieuse se présente à l’examen, le cœur lui bat bien fort, elle est tout effarouchée devant cette foule, elle sent que les mots vont rester dans sa gorge. Vous qui avez un peu d’âme vous devinez cet état d’ici j’en suis certain. C’est en Dieu seul que la pauvrette espère, il lui donnera la force nécessaire, elle s’agenouille dans un coin de la salle, elle joint les mains et murmure une petite prière.

Un instituteur a vu ce mouvement.

— Ohé la Sœur ! crie-t-il de cette voix particulière aux gens de son espèce, voulez-vous que je vous donne l’absolution ? je suis Carme…

Ce plaisant du ruisseau s’appelait Carme.

Carbasse se frappant les genoux de la main rit aux larmes en voyant pâlir la pauvre Sœur tout effarée devant ces yeux fixés sur elle.

Que d’actes de courage on trouverait parmi le peuple, en province et même à Paris ! Le premier qui ait résisté à la loi athée, que des gens indépendants, aisés, acceptent servilement, est un charpentier de Lavaur qui, défendu par M. Bellomayre, eut gain de cause devant la commission scolaire. Dans un autre coin de la France, à Jarzé, un modeste facteur du télégraphe, Baillou, atteint d’une maladie incurable, père de cinq enfants, refuse d’envoyer ses filles à l’école laïque. L’affreux Jabouille, le préfet du département, le menace de le révoquer ; l’honnête homme tient bon