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Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/530

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et renonce a son gagne-pain plutôt que de laisser corrompre ses enfants.

Tous ceux-là, cependant, s’effacent devant cette vaillante plébéienne de Montaure (Eure), cette mère de sept enfants condamnée à vingt-deux jours de prison, sous prétexte de contravention à la loi, arrêtée par les gendarmes, au mois d’octobre 1883 et conduite à la prison de Louviers[1].

Cette condamnation était absolument arbitraire. Le jeune garçon de cette malheureuse femme ayant, au mois d’avril 1883, atteint l’âge de treize ans, on n’avait pu, sans commettre un acte illégal, poursuivre et condamner sa mère pour n’avoir pas dans le courant de mai envoyé son enfant à l’école.

Le Parquet de Louviers fut obligé de reconnaître cette évidence et le procureur de la République pris d’une honte

  1. Voir sur cette affaire, qui prouve à quel point d’arbitraire on en est arrivé en province, le numéro du Patriote de Normandie portant la date du 20 octobre 1881, et la Semaine religieuse d’Evreux du 3 novembre 1883. « Nous ne faillirons pas à notre devoir, dit en terminant la Semaine religieuse, et nous publions, pour qu’ils soient cloués au pilori de la conscience publique, les noms des menbres de la commission scolaire de Montaure et du juge de paix de Pont-de-l’Arche.
    « Les membres de la commission scolaire sont les citoyens :
    « 1. Boutry Césaire, maire de Montaure et propriétaire.
    « 2. Alépée Basile, ancien propriétaire, ancien boucher, actuellement tisserand.
    « 3. Richard (Jean-Baptiste), fils, tisserand.
    « 4. Martin (François), ancien adjoint, propriétaire et tisserand.
    « 5. Deriberprey (Julien), adjoint au maire, propriétaire et tisserand tous domiciliés à Montaure.
    « Retenons bien maintenant le nom du juge de paix de Pont de l’Arche qui a prononcé la condamnation.
    « Il s’appelle Dussaux. »