Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/61

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en revenir à l’âge de toutes les énergies et de toutes les forces, à l’âge de fer.

Le Petit Africain, à propos de l’extension du vote pour l’élection des juges consulaires, formule quelques réflexions fort sensées.

La Chambre haute vient d’adopter le projet de loi sur l’extension du vote pour l’élection des juges consulaires. Il peut, d’un moment à l’autre, être promulgué à l’Algérie, parce qu’il est tout naturel que, jugeant l’Algérie comme nous, à notre arrivée ici, le Parlement ne doute pas que cette loi, qui est un réel progrès en France, n’en soit un aussi dans cette colonie qu’il ne connaît pas. On sait cependant les inconvénients que cette loi aurait ici.

Des Juifs jugés par des Juifs ! Ils parlent de leur solidarité, leur solidarité n’est pas en vain mot.

Nous ne dirons pas le nombre incommensurable des faillites juives. Nous ne parlerons pas des quantités considérables de cessations de paiement avec arrangement à tant pour cent.

Nos lecteurs savent tout cela, nos députés ne peuvent l’ignorer.

La promulgation de cette loi, c’est la fin du commerce honnête, le manque de sécurité absolue dans les affaires.

C’est rendre un véritable service à la France, à laquelle la presse parisienne cache obstinément la vérité, que de lui montrer l’état réel de la colonie. Lorsque éclatera la plus formidable insurrection, dont jamais l’Algérie ait été le théâtre, les Français pourront se dire qu’un écrivain au moins les a prévenus. S’ils veulent remercier l’homme auquel ils devront d’avoir perdu cette terre africaine, sur laquelle notre sang a coulé à flots, ils n’auront qu’à aller au cimetière Montparnasse regarder le monument élevé par le Juif Aldrophe, et qui fut inauguré, en grande pompe, le dimanche 13 mars 1883.

Tous les délégués de la Juiverie et de la Maçonnerie