Aller au contenu

Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/85

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Terreur rouge, qui, d’après Berriat Saint-Prix, fit trente mille victimes ?

En dehors de quelques personnalités éclatantes, comme Montalembert, le duc de Broglie, le comte de Mun, le cerveau de l’aristocrate est d’ordinaire très faiblement organisé. Il y a plus d’énergie intellectuelle, de volonté, de ténacité dans les desseins chez le dernier Juif de Galicie, que dans tout le Jockey-club. Sur tous les membres des grands cercles, vous n’en trouveriez pas dix qui aient lu Joseph de Maistre, tous les contremaîtres, la plupart des ouvriers de Paris, ont lu et étudié Karl Marx. Dans le logement de ces jeunes artisans, qui n’ont pour s’instruire que la soirée après une journée de fatigue, vous trouverez un commencement de bibliothèque, des volumes lus, relus, annotés ; la noblesse achète des livres, il est vrai, mais elle ne les lit presque jamais.

Cette absence de toute culture intellectuelle sérieuse enlève à l’aristocratie la notion de son rôle supérieur dans la société. Toute aristocratie, a dit Blanc de Saint Bonnet, qui laisse monter vers elle l’esprit d’en bas est troublée par l’alliage. Il ne faut pas qu’elle prenne du peuple et se fasse commune, il faut qu’elle donne d’elle au peuple et le fasse noble[1].

Ailleurs l’illustre penseur a donné une autre forme à cette définition des devoirs de l’aristocratie. De la Restauration française. Il faut, écrit-il, que sans cesse l’aristocratie se purifie et reste elle. Ce qui a lieu par l’application des principes qui l’ont distinguée. Le jour où elle se laisse reprendre par l’esprit du peuple, la décomposition de la nation commence. L’aristocratie peut de plus

  1. De la Restauration française.