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Page:Drumont - Les Juifs contre la France.djvu/34

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d’hui. Près de trente ans de paix, c’est long pour une nation qui fut pendant des siècles une nation militaire. Pour que l’ardeur du patriotisme, la poésie du drapeau survivent, il a fallu l’effort de tous les braves gens, la coalition presque unanime de tous les écrivains, Zola, bien entendu, excepté. Il a fallu que l’on magnifie le moindre épisode de la guerre de 1870, qu’on maintienne, un peu artificiellement, l’âme française à un certain diapason.

C’est par cette action sur l’opinion que Déroulède fut vraiment grand. Toujours vibrant, toujours éloquent, indifférent à toutes les railleries, il parlait superbement de la Patrie sans s’inquiéter de savoir si sa parole trouvait toujours un écho aussi profond qu’il l’eût désiré. Grâce à ce pieux artifice, on a grandi, surfait, gonflé un peu des hommes comme Jamont, comme Négrier, comme Boisdeffre, qui, sans doute, étaient de bons généraux, mais dont la personnalité un peu mince n’avait pas les proportions qu’on leur prêtait avec une patriotique complaisance.

Dans l’assaut furieux que la Juiverie cosmopolite a donné à l’armée, ces chefs, il faut bien le reconnaître, n’ont pas été brillants ; ils n’ont pas justifié la situation un peu exceptionnelle que l’on avait faite à des hommes qui n’étaient pas auréolés par la Victoire.