Page:Du Bellay - L'Olive et quelques autres oeuvres poeticques, 1549.djvu/42

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De mainte fleur deux yſſant
Toy Paſteur Amphriſien,
Chacun de uous garde bien
Ses Richeſſes de l’Iniure
Du Chault, & de la Froidure.
Ces Maſſes laborieuſes,
Que les Mains Induſtrieuſes
Quaſi egalent aux Cieux,
Ne ſont elles pas aux Dieux.
Qui uouldra doncq’ loue, & chante
Tout ce, dont l’Inde ſe vante,
Sicile la fabuleuſe,
Ou bien l’Arabie heureuſe.
Quand à moy, tant que ma Lyre
Voudra les Chanſons elire,
Que ie luy commenderay,
Mon Aniou je Chanteray.
O mon Fleuue Paternel,
Quand le Dormir eternel
Fera tumber à l’enuers
Celuy, qui chante ces Vers,
Et que par les Braz amys
Mon Cors bien pres ſera mis
De quelque Fontaine uiue,
Non gueres loing de ta Riue,
Au moins ſur ma froyde Cendre
Fay quelques Larmes deſcendre
Et ſonne mon Bruyt fameux
A ton Riuaige ecumeux.
N’oublie le Nom de celle,