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Page:Du Bellay - L'Olive et quelques autres oeuvres poeticques, 1549.djvu/43

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Qui toutes Beautez excelle,
Et ce, qu'ay pour elle auẞi
Chanté sur ce Bord icy.


===Des Miseres, et Fortune Humaines. Au Seigneur Jan Proust.===

               Ode    II.
Bellonne ſeme sang, & raige
   Parmy les Peuples ca, & la,
   Et chaße à la Mort maint Couraige
   De ce fouët tortu, qu'ell' a.
Son Ame cetuy cy ottroye
   A un venin froid, & amer.
   Cetuy la est donné en Proye
   Aux flotz auares de la Mer.
Aucuns d'une Main uengereſſe
   Veulent par la Mort eprouuer
   Si du mal, qui tant les oppreſſe,
   Pouront la guerisſon trouver.
Quelques autres uenans de naitre
   Auant qu'ilz aillent rencontrant
   Ce, qui malheureux nous fait eſtre,
   Sortent du Monde en y entrant.
Mercure des mains de la Parque
   Prent notz Vmbres, & les conduyt
   Au Bord, ou la fatale Barque
   Nous paſſe en l'eternelle Nuyt.