Page:Du Bois de la Villerabel - La Légende merveilleuse de monseigneur saint Yves.djvu/22

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bonne dame de Kermartin répétoit à fon cher Yues : « O mon filz, mon cher filz, viuez, vous auffy, de fac- « zon à deuenir un faind! » Et l’Enffant de refpondre :. ce Là eft mon plus cher défir, madame ma Mère, aultre « n’aulrai s’il plaift à Dieu » (I).

Ains s’efleua & grandift Yuonic devant Dieu & dé- liant les hommes, comme florette odoriférante au mitan des vertes campagnes; & nous pouons bien dire que « ces premiers mouuemens de la grâce n’efioient, ce Jemble, « que doulces agitations d’un vent matinal »(2). Après le B.-A. BA. n’auoit noftre Garçonnet plus grand plaifir que de dire & redire le petit abrégé de fa créance, ou chanter les louanges de Dieu, efleuant & mariant la voix enfanètine auecques celle des Preftres, au tems qu’ils célébroient l’Office diuin. Ce que voïant, les

(1) Leçons de l’office de saint Yves, au Propre du diocèse de Nantes : « Pio « tnatri dicenti s’ibi ita débere se vivere ut sanctus évader et, cuippe ad hoc electuses- « set, respondebat adolescens se non aliud habere proposition et eo iendere omnia sua « cogita. »

(2) Le P. Apollinaire, loc. cit.