Page:Du Bouvot De Chauvirey - La terre de Chauvirey, 1865.djvu/112

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sœur pour s'opposer à la continuation des ventes jusqu'après le partage effectué ; on eut soin d'incidenter afin de faire traîner cette opération en longueur, et la vente discontinuée ne put être achevée. Le chevalier d'Ambly ne fut donc point complètement dépouillé par la Nation ; mais ses parents s'empressèrent d'achever ce qu'elle avait si bien commencé, et, lorsqu'il rentra en France, il trouva sa sœur et le mari de celle-ci fort peu disposés a lui remettre ce qu'ils avaient sauvé de sa fortune dans l'honnête intention d'en profiter eux-mêmes et non de travailler pour lui. Aussi, se voyant sans aucune ressource, et ne pouvant même pourvoir aux frais du procès à soutenir contre sa sœur, il vendit tous ses droits dans la succession de ses père et mère au sieur Dornier, maître de forges, par acte du 10 janvier 1805, moyennant 47,000 fr, c'est-à-dire à très vil prix, même pour l'époque ; puis, par un autre acte en date du même jour, ce prix fut transformé en une misérable rente viagère de 2,400 fr.

Le chevalier d'Ambly mourut le 11 avril 1816 sans s'être donné la peine de faire un testament, croyant bien n'avoir rien à laisser à personne. Il est résulté de cette imprévoyance que le fils de ses spoliateurs a pu se présenter plus tard comme l'un de ses héritiers, et toucher à ce titre un tiers[1] de la somme à laquelle a été liquidée l'indemnité due, en vertu de la loi de 1825, pour celles de ses propriétés que la Nation avait aliénées.


XVIII. — JEANNE-MADELEINE-BÉATRIX D’AMBLY, née le 7 avril 1755, eut pour parrain François-Xavier

  1. Ce tiers était de 33,300 fr.