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Page:Du Bouvot De Chauvirey - La terre de Chauvirey, 1865.djvu/118

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ossements étaient ceux d'un homme âgé, et l'on découvrit ensuite que c'étaient ceux du père de Roussel. Celui-ci avait été enterré à Paris dans un terrain concédé temporairement. Lorsque l'administration municipale voulut reprendre possession de ce terrain, Roussel, que l'on avait prévenu, n'osa point paraître abandonner les restes de son père et les rapporta à Gressoux dans le dessein de les y faire inhumer ; puis il oublia ce détail devant la dépense. Voilà comment ils furent retrouvés au pied de son lit. Roussel fut, pendant toute sa vie, de la plus dégoûtante immoralité. Il la poussa, vers la fin, jusqu'à se faire confier une de ses parentes pour tenir son ménage, et, sous promesse de mariage ou de succession, il la rendit mère d'un enfant qui mourut bientôt. Il eut à cette occasion une affaire très désagréable, suivie d'un procès criminel contre deux frères de cette jeune fille; il dut y comparaître comme témoin et y joua un fort triste rôle : il fut couvert de honte et de ridicule, et éprouva la plus grande peine à se soustraire aux manifestations méprisantes de l'auditoire. On renonce à citer d'autres faits et surtout à énumérer toutes ses turpitudes à l'égard de ses enfants naturels et de leurs malheureuses mères ; il est allé jusqu'à spolier l'une d'elles et à frustrer ses enfants d'une somme qu'elle lui avait confiée en mourant pour leur être remise par lui. Roussel a laissé plusieurs testaments dans lesquels il se pose impudemment comme un bienfaiteur de l'humanité, hypocritement comme un bon et respectueux fils, et au besoin même comme un dévot fort préoccupé du salut de ses parents et du sien propre. Il ose y parler