Page:Du Bouvot De Chauvirey - La terre de Chauvirey, 1865.djvu/167

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biens qui lui venaient de son mari, M. de Bernard de Montessus, comte de Rully, qui avait épousé une fille naturelle du duc de Bourbon, dernier prince de Condé. Le comte de Rully devait seulement, aux termes du testament, tenir compte aux héritiers de Mme de Montessus, en outre des reprises qu'ils avaient à exercer de son chef, de toutes les acquisitions qu'elle avait faites ou des sommes qu'elle avait dépensées pour l'agrandissement ou l'amélioration des propriétés de son mari ; puis elle institua ses héritiers universels ses petits-neveu et nièce Charles-Auguste Leroi de Lisa, et la sœur de celui-ci, Mme la marquise de Chérisey.

Chérisey porte coupé d'or et d'azur, l'or chargé d'un lion naissant de gueules armé, lampassé et couronné de même.

Anne-Marie-Louise Jodrillat, comtesse de Montessus, est morte à Vesoul le 20 janvier 1830[1].


20A. CHARLES-AUGUSTE LEROI DE LISA,

  1. MM. Coudriet et Chatelet disent (p. 392) que cette dame a laissé une mémoire bénie de Dieu et des hommes. Cette double assertion n'indiquerait-elle pas que les habitudes adulatrices que Mme de Montessus autorisait de son vivant lui auraient survécu ? En ce qui regarde les hommes, il est de fait qu'elle fut bonne et charitable, mais dans la proportion de sa fortune, comme tous, et pas davantage ; il est de fait aussi qu'elle accueillait volontiers soit chez elle, soit à sa table, les gens qui passaient pour hôtes aimables ou pour bons convives. Quant à ce qui regarde la bénédiction de Dieu, on espère autant qu'on le désire qu'elle en ait joui immédiatement ; mais comme on ne sait pas trop à quels signes on peut le reconnaître depuis ce bas monde, l'on est bien forcé de s'en rapporter a cet égard à la parole de MM. Coudriet et Chatelet, que leur caractère de prêtres met naturellement plus avant que le vulgaire dans les confidences de Dieu, ce qui leur permet de délivrer ainsi des brevets de sainteté. Si l'on n'était retenu par cette considération, on se permettrait peut-être de dire que Mme de Montessus, à l'exception des deux ou trois dernières années, eut une vie très suffisamment mondaine, plus même que la plupart de ses contemporaines, et qu'elle dansait encore avec plaisir à soixante-quinze ans. On est loin toutefois de lui en faire un grief, et l'on ne fait cette observation que relativement à MM. Coudriet et Chatelet, qui ne seraient peut-être pas disposés à autant de tolérance à l'égard de beaucoup d'autres.