Page:Du Bouvot De Chauvirey - La terre de Chauvirey, 1865.djvu/42

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Mais Chauvirey fut loin d'être toujours aussi heureux, notamment à une des époques les plus désastreuses pour la Franche-Comté. Girardot de Beauchemin rapporte[1] qu'en 1641, après la prise de Jonvelle par Du Hallier, qui n'y aurait eu que peu de mérite, cette place ayant été mal défendue par son commandant, les châteaux qui se croyaient protégés par la place de Jonvelle, sur la résistance de laquelle ils avaient compté, se trouvèrent sans préparatifs de résistance suffisants. Le château de Chauvirey ayant été assailli immédiatement après la prise de Jonvelle, se défendit vaillamment ; mais il n'en fut pas moins obligé de se rendre, et les Français, voulant donner terreur aux commandants des autres châteaux, firent pendre celui du château de Chauvirey. Il est regrettable que l'auteur, contemporain des faits qu'il rapporte et auxquels il prit lui-même une très grande part[2], ne

  1. Histoire de la Guerre de Dix-Ans, liv. XIV, chap. 10
  2. Girardot de Noseroy, seigneur de Beauchemin, conseiller an parlement de Dole, fut pendant la guerre de Dix-Ans co-gonverneur de la province, intendant-général de ses armées, et député par le parlement pour tenir la campagne et servir de conseil à Gérard de Watteville, marquis de Conflans, général de l'armée espagnole. Sa charge lui donnait entrée dans les conseils de guerre, où sa voix fut toujours d'un grand poids. Un jour on délibérait sur une opération dont les conséquences pouvaient avoir une très grande importance, et la majorité allait se prononcer contre son sentiment, lorsqu'il s'appuya de ce que dans des circonstances pareilles le grand Scipion avait agi comme il conseillait lui-même de le faire. On suivit son avis, que le succès justifia. Depuis lors, chaque fois que l'on se trouvait dans quelque embarras, les jeunes officiers lui disaient : « Monsieur de Beauchemin, trouvez-nous donc quelque scipionnade ! »