Page:Du Calvet - Appel à la justice de l'État, 1784.djvu/101

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viduelle ou provinciale, qui s’intéresse à la pacification de la province et à la gloire des particuliers qui l’habitent : je lui dois donc une apologie, qui justifie ma publication, au tribunal du patriote et de l’honnête homme.

Qu’est mon mémoire ? Un factum, où les avocats, chargés de ma défense, doivent étudier l’histoire totale de mes malheurs avec tous les tenants et les aboutissants, capables de répandre la lumière dans une cour de judicature, et de fixer l’innocence ou la criminalité au tribunal des jurés. Or les violences du général Haldimand, dans leur trame, tiennent d’origine à la passion de l’ex-capitaine Fraser, qui, peu content de lancer contre moi ses propres traits, vint, par succession de temps, à bout d’armer en sa faveur ses amis, et d’entraîner par leur ministère dans les complots illimités de sa vengeance, l’inconsidéré gouverneur, qui, dupe d’abord du ressentiment de ses subalternes, l’épousa depuis avec tant de chaleur qu’il n’en fit hélas ! que trop, le ressentiment de son propre cœur. D’ailleurs, dans un pays libre, tel que l’Angleterre, pour qui j’écris, & où le despotisme ne marche jamais tête levée, mais s’essaie, tout au plus, de se glisser à la sourdine, on n’imagine pas aisément, qu’il ose ouvertement et insolemment établir son empire dans des domaines de la nation, régis sous les auspices de la même constitution, & munis des mêmes droits : isolées donc, &