Page:Du Calvet - Appel à la justice de l'État, 1784.djvu/139

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ment de ma liberté, sollicita cet élargissement, précisément à cette époque favorable où le feu de la persécution, abattu, avait ramené le calme dans les passions du général Haldimand. Mon sage négociateur renforça ses sollicitations usitées, par l’offre de se constituer lui-même ma caution, à la concurrence de quelque somme arbitraire, qu’il serait plu de statuer. Le gouverneur ouvrait alors son lever, lever mémorable par la reconnaissance authentique de mon innocence ; émancipé par le moment, de la tutelle et de l’influence de ses perfides instigateurs, il sembla devenir ce qu’il devait être, c’est-à-dire un juge juste et humain ; avec un air de satisfaction et de sérénité qui égayait visiblement sa contenance, il souscrivit galamment à la requête de mon digne ami, en ma faveur, en accompagnant cet acte de bienfaisance judicielle, de tous ces compliments obligeants, et propres à adoucir, à faire oublier même ses premières sévérités à mon égard.

Il appela sur le champ son aide-de-camp, M. Le Maître, qu’il dépêcha en hâte, dans la compagnie de M. Levesque, vers le lieutenant-gouverneur, M. Cramahé, pour lui intimer l’ordre de dresser l’acte obligatoire, qui devait immédiatement précéder ma liberté ; (car il est à propos d’observer ici, que toutes ces expéditions générales de justice militaire, ne furent jamais marquées que du sceau du despotisme militaire, et tou-