Page:Du Calvet - Appel à la justice de l'État, 1784.djvu/138

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
[   114   ]


mollir et se radoucir. Il commença à ne plus parler de ma détention, que comme un de ces tristes événements, que le zèle qu’il devait à la cause de son souverain, c’est-à-dire la loi la plus stricte du devoir, avait pu seul arracher à la précaution de sa vigilance ; il convint franchement que le résultat des plus sévères inquisitions, n’avait concouru, en aucune manière, à réaliser les premiers ombrages, fournis contre mon innocence au gouvernement ; il ne balança plus même à confesser, que les premières démarches n’avaient été que les écarts de la surprise et de la méprise : j’ai sous la main des témoins et des dépositaires de ses sentiments, tous prêts à le mettre en contraste avec lui-même, et à le confondre, quand le manque d’honneur et de consistance l’amènera à se renier lui-même, en niant ses propres aveux ; mais qu’a à faire ma cause de ces témoignages particuliers et secrets ? Un évènement public et personnel l’a déjà décidée en ma faveur, dans toute l’Angleterre, en dernier ressort et sans appel, au tribunal de l’équité naturelle, précurseur infaillible du tribunal de l’équité civile.

Ce vertueux ami, qui m’honore par son amitié, autant qu’il illustre sa dignité de membre de la législature de la province, par cet assemblage de vertus sociales, qui le font les délices et l’ornement de ses concitoyens. M. Levesque, toujours aux aguets pour faire triompher mon innocence, par le recouvre-