Page:Du Calvet - Appel à la justice de l'État, 1784.djvu/207

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craindre de la lâcheté des traîtres) et je n’y retournerai, que quand il plaira à l’Angleterre d’en faire au moins un séjour de sécurité pour tous les honnêtes gens. Du centre donc de cette capitale, où la vérité n’est point, encore du moins, un crime digne de mort, ce sont ces juges si cruellement travestis, et en mascarade, que je ne balance pas ici de prendre à partie, et de les constituer, à la face de toute l’Europe, les juges de leur propre cause.

« Si, en 1758 et 1759, l’Angleterre avait été déterrer de l’Université de Sorbonne un vénérable docteur en théologie, pour lui remettre en main la colonelle de 60e régiment où le capitaine Fraser servait alors ; de quel œil cet officier aurait-il accueilli un colonel de telle fabrique, ordonnant, son bréviaire à la main, des arrangements d’un combat ?
« Si aujourd’hui le gouvernement détachait un boucher, (qui d’une main lourde et pesante n’a jamais su qu’assommer et saigner les bêtes domestiques) pour aller couper méthodiquement et savamment les bras et les jambes des patients dans un hôpital ; M. le juge Mabane ne crierait-il pas, homme d’haleine, au meurtre, à l’assassinat, à la barbarie !
« Si, pour présider à la gestion et au maniement public des transactions mercantiles natio-