Page:Du Calvet - Appel à la justice de l'État, 1784.djvu/210

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J’aurais bien d’autres traits aussi dénigrants, pour achever le portrait de la prétendue judicature française de Québec ; mais mon pinceau se lasse à esquisser des horreurs. Je viens aux remèdes, qui étaient l’âme primitive de ces dégoûtantes, et, hélas ! que trop pittoresques peintures. La pierre générale d’achoppement, contre qui est venue échouer en corps toute la politique publique, a été la destinée civile et constitutionnelle, qui était due aux Canadiens, après la conquête : pour en décider avec précision, c’était le droit des gens qu’il fallait consulter, les lois des nations, les principes fondamentaux des sociétés, en vertu de qui ils relevaient de l’Angleterre, et non pas la Constitution de l’Angleterre, qui ne les ayant pas faits pour eux, n’était pas faite non plus pour prononcer sur cette question primitive. J’avais annoncé une discussion analysée sur ce point capital : mais le départ des derniers vaisseaux pour Québec me presse et cette épître dégénère déjà d’ailleurs, par sa longueur, en dissertation. Je ne fais qu’extraire, à la légère, les témoignages des docteurs et citer leurs principes ; les lumières les plus vulgaires, conduites par l’impartialité et la droiture, suffiront pour faire lire les conséquences.

« Qu’est-ce que la guerre ? C’est la plaidoirie finale d’un roi vis-à-vis d’un monarque, son égal, qui ne veut entendre à d’autres raisons que celles que le canon fait expliquer. Qu’est-ce que le droit de conquête ?