Aller au contenu

Page:Du Calvet - Appel à la justice de l'État, 1784.djvu/234

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

faire observer ici, Messieurs, que le Canada est la seule colonie de l’empire britannique qui ne soit pas décorée de l’institution d’une assemblée, qui le gouverne ; la Grenade même, qui ne contient dans son sein qu’une poignée de Français, vos anciens comme vos nouveaux compatriotes, goûte, presque depuis la Conquête, les fruits délicieux d’un si avantageux gouvernement. Que ne puis-je vous retracer ici une image fidèle des transports extatiques avec lesquels ses enfants se sont vus, à la paix, rendus à eux-mêmes, redevenus encore leurs propres taxateurs, leurs propres législateurs, j’ai presque dit leurs propres souverains et leurs rois, à l’ouverture de leur première assemblée. Les cœurs des Canadiens sont faits pour le grand ; ils savent l’apercevoir, et le sentir ; c’est de ces sentiments nobles, que j’attends la sagesse de votre choix : nous ne gémirons donc pas longtemps de voir le Canada dégradé par ces distinctions odieuses, qui ont jusqu’ici autant déparé sa gloire, que défiguré son bonheur ; nous serons donc, enfin, un peuple anglais, c’est-à-dire libre et heureux.

Incertain cependant de la nature de votre choix, je ne puis mettre la dernière main à un arrangement si important, sans vous nuancer ici, à tout événement, un autre plan de gouvernement, qui sans l’érection d’une chambre d’assemblée, embrasse tous les avantages, tous ces précieux fruits d’administration provinciale, dont je viens de vous étaler le prix : c’est…

Cinquième article de la réforme