Page:Du Calvet - Appel à la justice de l'État, 1784.djvu/266

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Elle a absorbé dans elle-même, toutes les places publiques, tous les émoluments et les

    « De-là il s’ensuit sur tout le reste le même despotisme et la même barbarie. Est-ce là ce qu’on appelle, “ Tout est bien ?” —— Mais il est aisé de dévoiler, ainsi que d’éclaircir, ce prétendu “ Tout est bien,” d’avec l’iniquité qui s’y exerce, et d’être instruit que ce “ Tout est bien,” est de pis en pis, si l’on veut s’en donner la peine pour le bien futur du gouvernement, en faisant une enquête générale, faite sans partialité et sans empêchement dans la province, que je garantirai (tant que la corruption ne s’en mêlera point) de toute ce qu’on jugera à propos, que, sur cent personnes il s’en trouvera quatre-vingt dix-neuf de mécontentes et désaffectionnées à cause de la manière dont elle est gouvernée à présent. Est-ce une personne, séduite par l’appas corruptible des richesses, qui doit opprimer les quatre-vingts dix-neuf autres personnes ? — Qu’on fasse attention qu’il y a dans la province environ cent mille âmes ; que sur ces cent mille âmes il y a environ mille que l’appas d’un gain sordide tien dans la corruption pour rendre les autres esclaves. O Ciel ! est-il permis de voir de tels faits dans une province d’un gouvernement qui se pique de jour des lois les mieux calculées pour l’humanité ! — Ils vendent leurs frères, ou, du moins, ils les enchaînent pour un temps, ainsi qu’il leur plaît, pour satisfaire à cupidité. Mais il y a en a quatre-vingt dix-neuf mille qui gémissent sous le poids du joug de l’oppression et de l’esclavage le plus horrible que l’on puisse dépeindre aux yeux de l’humanité. Hélas ! que puis-je dire, que toute personne sensés n’imagine et ne sente déjà d’elle-même que trop ? — J’arrête donc là à cette seule réflexion, en désirant qu’on y apporte un prompt remède, pour le bonheur de ses sujets de Sa Majesté, ainsi que pour l’honneur du gouvernement, puisqu’il y est intéressé de si proche en proche pour faire cesser l’abus du pouvoir, qui s’y exerce par l’oubli des lois et la prospérité des méchants, afin de faire renaître le rétablissement des lois constitutionnelles