Messieurs, qui, par une exertion décidée et vigoureuse, puissiez former un contrepoids, pour contrebalancer les menées de vos ennemis, déchaînés contre votre liberté. Il n’y a que vous, qui pussiez plaider éloquemment votre cause ; mais au moins suis-je fondé, sur des titres bien authentiques, de vous assurez, que, pourvu que vous vouliez la plaider en braves gens, vous ne la perdrez assurément pas.
Qu’avez-vous à réclamer pour la réforme du malheureux gouvernement qui maintenant vous opprime ? Rien de plus, mais aussi rien de moins, que les prérogatives des citoyens de l’Angleterre ; mais par la teneur du contrat social la nature vous assigne en apanage, le droit des gens, les lois des nations vous les assurent, la constitution de l’État, au moins par son esprit, vous les confirme ; et enfin les vœux de tout le patriotisme de l’Angleterre (autant qu’il est donné à un simple particulier de compter tant de suffrages) vous en souhaitent la concession plénière, et la parfaite jouissance. Notre souverain, dont vous avez, au premier chef, à solliciter la justice, a été proclamé, par la voix publique, le meilleur des princes qui soient jamais assis sur le trône d’Angleterre. Un titre, pour le moins aussi consolant pour vous, le décore ; il est le protecteur spécial, et de prédilection de cœur, le père du Canada ; cette qualité, bien avérée dans cette capitale, doit suffire seule pour relever et donner de l’âme à votre confiance.