Ces cinq articles, si importants à la félicité et au salut de la colonie, furent débattus avec toute la maturité et le sens froid d’une politique éclairée. Messieurs les députés, guidés par leurs lumières et les sentiments vifs de leur patriotisme, les appuyèrent de leurs suffrages unanimes : en leur nom privé et dans leurs individualités respectives, ils allèrent même jusqu’à manifester le plus sincère désir de l’institution d’une Chambre d’assemblée, formée sur un plan général, seule mesure qu’ils reconnurent devoir placer l’administration heureuse du Canada sur une base fixe et respectable. J’étais présent à ces arrêtés : je goûtai une sensible consolation, de les communiquer à tous mes compatriotes par 36 exemplaires de ces cinq articles, que je leur dépêchai par les premiers vaisseaux : par les titres les plus intéressants, ils ne peuvent, sans doute, que les confirmer.
M. Masères, en proposant ces cinq articles, pourvoyait au plus pressé, c’est-à-dire à l’absolu nécessaire ; eu égard au peu de concert qui régnait dans la province, il ne voyait pas jour à amplifier, avec espérance de succès, les objets des demandes présentes : mais si le patriotisme et la voix des intérêts communs venaient jamais à ramener tous les esprits à l’unité de sentiment, (révolution heureuse, que j’ose aujourd’hui me promettre du Canada) j’avance hardiment, que la félicité de la province exigerait au moins l’addition des trois articles suivants :