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Page:Du Calvet - Appel à la justice de l'État, 1784.djvu/285

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Voici la justification plénière de la triste peinture, que j’ai tracée de la Province de Québec dans mes écrits précédents ; en voici le dernier trait. Il est donc vrai que ses infortunés habitants sont condamnés, sans appel, à l’infamie et aux douleurs d’un éternel esclavage. La main de l’oppression qui les écrasait, loin de s’adoucir et s’humaniser, toujours conduite par le même système de despotisme, s’obstine opiniâtrement d’aggraver et d’appesantir ses coups. Les dernières lettres venues depuis peu de jour de Québec en date du 4 et du 10 de mai dernier nous apprennent la confirmation de tous ces lamentables évènements. Je ne sais, milord, s’ils sont parvenus au bureau de votre seigneurie, revêtus de cet ensemble de circonstances qui doivent les enlaidir au tribunal d’un honnête ministre et armer contre les auteurs la vengeance de l’État qui lui est confiée ; car les informations sur ces domaines éloignés ne sont versées dans les offices publics que par des canaux bien infidèles et bien mensongers. La vérité n’y coule que de source empoisonnée et défigurée par des traits si étranges que l’œil le plus pénétrant, surtout s’il n’est sur ses gardes, ne saurait la reconnaître. C’est à moi, milord, à la dégager de ses fausses