Aller au contenu

Page:Du Calvet - Appel à la justice de l'État, 1784.djvu/291

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
[   267   ]


mis en partie intervenante et complaignante de la nouvelle législation, qui était sur le

    d’individus à qui la liberté doit être précieuse ainsi que l’honneur) voici ce que j’ai à dire : — 1°. Je regarde cette exception comme devant être un monument éternel de honte pour elles ; car l’on dira toujours qu’elles ont ou qu’elles ont eu besoin de cette exception pour retenir à la maison et dans les bornes de leur devoir les personnes dont elles sont composées. L’expérience prouvant le contraire, ce serait une calomnie dont je ne puis soupçonner votre honorable assemblée. Or si l’expérience prouver le contraire, elles n’en ont aucun besoin ; donc ce serait une inutilité, une ineptie ; je serais affligé encore pour cette raison. — 2°. Je ne crois pas qu’elle aient mérité cette distinction odieuse par aucun autre endroit ; et je suis persuadé qu’elles pensent comme moi. En effet, n’ont-elles pas toujours fait paraître le zèle le plus épuré pour le service de Sa Majesté et du gouvernement ; dans toutes les occasions que leur en a fourni la Providence, depuis qu’elle leur a fait présent de ce gracieux souverain ; et notamment depuis les troubles des années dernières ne peuvent-elles pas se vanter que leur zèle, leur conseil et leurs exemples n’ont pas peu contribué à retenir dans les bornes de leur devoir un grand nombre de particuliers ? Ne se sont-elles pas rendues odieuses aux yeux de beaucoup à cause de ce zèle et de cette fidélité ? À ces causes, vous êtes priés très-respectueusement de n’admettre aucune distinction dans une loi qui ferait d’heureux sujets britanniques si elle pouvait subsister ainsi, tandis que d’un autre côté les communautés seraient privées de ce glorieux privilège. Vous êtes priés de ne faire aucune restriction aux faveurs que leur offre le très-gracieux souverain que pour une si indigne faveur elles prieront le ciel de vouloir leur conserver longues années.

    Signé Bedard, prêtre, sup. du Séminaire de Québec.
    Gravé, directeur et vicaire général.
    La Haille, directeur.
    F. Felix Berry, supérieur des Récollets.