La défense de ces deux grands objets est ici confiée à la garde officielle et spéciale de milord Sidney ; c’est à moi à m’en reposer, avec tout l’État, sur la profondeur de sa sagesse, l’activité de sa fidélité et la chaleur de son patriotisme ; voilà, en somme, tout ce qu’un individu Canadien était autorisé de représenter à nos maîtres en faveur de la généralité de ses compatriotes, dont la cause, à titre patriotique et social, constitue une partie de la sienne.
Il ne me reste plus qu’à réduire sous un simple coup d’œil et en miniature, la nature de mes droits, si bien établis, si pleinement justifiés, dans l’histoire lamentable de mes malheurs. Milord, un despotisme fougueux, déchaîné et foulant aux pieds toute équité naturelle et civile, m’a, de son autorité seule, d’usurpation, confiné à Québec durant 948 jours, dans le sein des horreurs de la plus désolante captivité : victime ainsi sacrifiée à la violence, j’ai appelé à ma défense et à mon aide, par les plus solennelles réclamations, l’interposition des lois de la province ; mais la voix de la justice provinciale a été trop faible pour se faire écouter, respecter et obéir : j’ai remonté jusqu’à l’autorité primitive et souveraine de l’État ; mais l’État même, avec tout le poids de son crédit, n’a pas mieux réussi à faire lâcher prise au tyran. Je me suis rabattu sur l’entremise des ministres et secrétaires d’État, dont j’ai réclamé la protection