Page:Du Calvet - Appel à la justice de l'État, 1784.djvu/42

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talité qui l’attend. Les nôtres ont depuis longtemps prononcé en faveur de Votre Majesté : Elle met sa gloire à être le père de ses sujets : Elle n’estime dans la royauté que le pouvoir qu’elle Lui donne de faire des heureux. La clémence, l’humanité, l’amour de la justice et des lois, toutes les vertus règnent avec Elle sur le trône. La reconnaissance publique se charge de transmettre à la postérité, le nom de Votre Majesté, avec tous les transports de l’admiration et de l’amour.

Un souverain d’un caractère aussi auguste ne mérite que des sujets qui lui ressemblent. S’il députe des officiers généraux pour le représenter dans ses domaines éloignés, ce ne peut être que dans la confiance et la présomption de leur voir copier les vertus d’administration. Tromper des vues si dignes de la royauté, ce serait trahir la royauté même en lui imprimant une tache étrangère, qu’elle ne serait pas capable d’imprimer elle-même à sa gloire.

Cette trahison, Sire, cette dégradation de la grandeur royale a osé se produire à la face de toute une colonie anglaise. Un étranger (car un Anglais, député pour représenter le meilleur des princes, rougirait d’être tyran) un étranger en est le détestable auteur. L’infortunée province de Québec a été le théâtre où elle a éclaté avec audace, à la terreur de tous les habitants. Le despotisme