Page:Du Calvet - Appel à la justice de l'État, 1784.djvu/51

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Voilà les justes présomptions qui enhardissent, aujourd’hui, à soumettre à la considération et à l’humanité du prince de Galles, les violences du tyran Haldimand à Québec et les palliatifs qui semblent les protéger à Londres et viser à épuiser les ressources de l’opprimé pour venger les lois. Un nouveau motif, non moins loyal et non moins respectable, a encore dicté ce fidèle, quoique succinct exposé.

Le fameux comte de Chatam, dans un de ces remarquables débats parlementaires, où était agitée d’avance la reconnaissance de l’indépendance de l’Amérique et où il expira, presque sur le champ de bataille, défendant en héros patriote, la grandeur inviolable de son roi, ce grand homme, dis-je, avança que l’Amérique était l’apanage inaliénable du prince de Galles et l’héritage, en substitution inhypothécable, de toute la maison de Brunswick ; et que l’accession formelle de tous ces princes au contrat national de cession, pouvait seule y apposer le dernier sceau de la validité. La circonstance présente est analogue, en quelque point, à celle où prononçait cette illustre membre de la législature d’Angleterre.

Les Canadiens forment un peuple fidèle à la vérité par éducation et amateur par goût de l’obéissance, mais qui s’attend, en retour, de la part de ses maîtres, aux égards qui la méritent ; assez sage pour se contenir dans la sphère