Page:Du Calvet - Appel à la justice de l'État, 1784.djvu/57

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quoique voilés, quand je particularisais, sans nuage, ses liaisons puissantes, ses amitiés accréditées qui pourraient bien se consoler des écarts d’un coupable chéri et protégé, en s’essayant à le divertir du châtiment.

Quoi ? Milord, je ne me ferais donc point mépris dans mon premier calcul ! Londres serait-il devenu un autre Québec ? Près de trois ans se sont écoulés pour moi dans cette colonie à appeler infructueusement à mon secours la protection des lois : au mois de septembre prochain, un an sera plus que révolu que je n’aurai éprouvé dans cette capitale, de la part du gouvernement, que des oreilles sourdes à mes cris et des cœurs inexorables à l’équité de mes demandes ; dans toute l’étendue de l’Empire britannique, ne resterait-il donc plus aucun asile, aucun sanctuaire, où les nouveaux sujets pussent réclamer et obtenir justice ? Dans ma circonstance, voilà, Milord, une question à laquelle toute la province de Québec attend une réponse pour se rassurer, au moins, d’avoir changé de maître. En attendant, voici une assurance que je puis hautement donner à mes braves et fidèles compatriotes ; c’est que ce ne sont pas les intentions de Sa Majesté que le temple de la justice soit fermé au dernier même de ses sujets : il est également le père de tout son peuple, surtout de ces infortunés qui gémissent sous la verge de l’oppression : il est leur juste protecteur, surtout contre ces tyrans dignifiés qui ont osé attenter à son