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Page:Du Calvet - Appel à la justice de l'État, 1784.djvu/70

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les fers : on a été réduit à me chasser de ma prison. La violence m’avait emprisonné, la violence m’a élargi : la marche est uniforme jusqu’au bout : la tyrannie ne s’est point démentie de ses fureurs.

Les lois irritées vous réclament et vous attendent à Londres, pour vous demander compte de ces horreurs, qu’elles proscrivaient par leur justice et leur humanité, dont, en qualité de gouverneur, c’est-à-dire de représentant du plus juste, du plus humain des Princes, vous deviez être le premier défenseur et le gardien en chef. Si par début elles ne vengent pas, à votre arrivée, ma longue captivité par la vôtre, vous le devrez à vos cautions : préparez-les, Monsieur ; je vous y invite et j’y consent. Les juges ; plus humains, plus fidèles aux lois que vous, les accepteront : j’y souscris d’avance ; car l’exemple de votre inhumanité envers ma personne, ne ferait pas, à mon tribunal, une raison pour justifier la mienne à votre égard. Je fais gloire de n’avoir rien de commun avec vous dans ma façon de penser et d’agir. Adieu, Monsieur, nous nous reverrons aux pieds des tribunaux. Vous ne serez plus là cet impérieux gouverneur de Québec qui faisait sonner si haut le nom absolu de maître, qui érigeait la volonté en loi unique de la province et qui se vantait de n’être justiciable que de lui-même. Non, ce despote ne sera plus. L’entrée des tribunaux aura renversé ce colosse du haut de son