trône usurpé : vous ne serez plus là que M. Haldimand, c’est-à-dire un petit individu isolé, un simple particulier tel que moi : cette égalité, ou plutôt cette supériorité que j’aurai sur vous, ( car ce sera à moi à parler en chef et à vous à me répondre en justification, c’est-à-dire que j’aurai sur vous la supériorité que l’oppression donne à l’opprimé sur l’oppresseur) ; cette supériorité ; dis-je, sera la première justice que les lois destinent à la province de Québec et à moi, pour les hauteurs que votre tyrannie s’est arrogées et sur elle et sur moi. Voilà la moindre partie du sort qui vous attend, à moins que vous ne lui échappiez par une fuite clandestine, lâche, honteuse, assortie en un mot au tissu de vos procédés. C’est bien alors que Sa Majesté reconnaîtrait avec indignation la méprise du choix de votre personne, pour représenter le meilleur des princes ; c’est alors que l’horreur de tous les honnêtes gens vous accompagnerait dans votre indigne retraite : vous n’y figureriez plus qu’en misérable réfugié, moins odieux encore par ses malversations, que par la trahison faite aux lois, préposées pour les punir. L’événement décidera bientôt de ce que vous êtes et de tout ce que vous devez être jusques dans le fond du tombeau.
Du sein de mon cachot, je vous avais fait annoncer par le supérieur monacal de ma prison