Page:Du Calvet - Appel à la justice de l'État, 1784.djvu/79

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Milord,

Hier, lundi, j’eus l’honneur de recevoir, sur les dix heures et demi du matin, un billet en forme de lettre qui me signifiait que votre seigneurie serait charmée d’avoir une entrevue avec moi, à son office, entre une et deux heures après midi. Mon respect me fit voler à l’assignation quelques minutes avant une heure ; le moment de l’audience arriva enfin sur les deux heures après midi. D’après la première annonce, je m’attendais à jouir de la préférence et de l’entretien de notre digne ministre en personne ; mais à mon introduction, j’aperçus que je n’aurais l’honneur de le voir et de converser avec lui que par député ; respectable député à la vérité car c’était l’honorable M. Townshend, votre fils, milord.

Ce jeune gentilhomme ouvrit la conversation en m’annonçant, d’un air à demi-triomphant, la venue de M. Haldimand à Londres : cette veille nouvelle, donnée comme fraîche et sans être demandée, me surprit un peu et m’alarma même. Je pris la liberté de m’enquérir du temps qui serait probablement marqué par l’arrivée de ce gouverneur. « Dans un moi et demi, ou dans deux et demi, » me répondit, d’un air assez embarrassé, M. Townshend. Mais, ajoutai-je, pourrais-je savoir la date de l’ordre donné et dépêché pour son retour ? La première époque décidera