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intérieures ; le produit de ces transmissions a été de 13 666 539 fr. 70 cent. ; le personnel a dû être augmenté : au 1er janvier 1874, il était de 5 278 employés de tout grade.

Le poste central, qui est plus insuffisant que jamais, manipule quotidiennement 15 000 dépêches, qui exigent 26 000 transmissions ; les erreurs diminuent dans une mesure dont il faut louer les employés : elles ne dépassent pas cinq ou six pour mille ; pour 6 550 023 télégrammes déposés en 1873, l’administration n’a reçu que 2 892 réclamations, dont 1 839 ont été reconnues fondées. L’abus des dépêches officielles gratuites tend à s’augmenter tous les jours ; les événements de 1870-1871 l’ont singulièrement développé. En 1867, la moyenne des télégrammes de cette nature arrivant au bureau central était de 350 par jour ; elle est de plus de 1000 aujourd’hui. Par compensation, nos correspondances télégraphiques avec l’Amérique ont subi un accroissement considérable ; au lieu des 676 dépêches que Paris avait expédiées en 1867 par le câble transatlantique, l’administration on a envoyé 32 236, et reçu 34 240 en 1873. Le tarif subira une modification à partir du 1er mai 1875 ; on ne payera plus par dépêche, on payera par mot (2 fr. 50 cent.). Le prix des dépêches a été augmenté. La loi du 29 mars 1872, appliquée dès le 6 avril suivant, a élevé la taxe départementale à 60 centimes, et la taxe interdépartementale à 1 fr. 40 cent.

Pendant que le nombre des dépêches augmente et que le public se familiarise de plus en plus avec cette façon rapide et sûre de correspondre, les inventeurs sont à l’œuvre et cherchent le moyen d’accélérer les transmissions en les multipliant. L’appareil Hughes, légèrement modifié, est moins bruyant qu’autrefois ; on est parvenu à neutraliser les trépidations qui le rendaient si fatigant. Le pentélégraphe Caselli n’existe plus qu’à l’état de relique, ce n’est pas l’administration qui l’a supprimé, c’est le public qui l’a délaissé, n’attachant aucune importance à l’autographie électrique, et ne se souciant que de l’acheminement des dépêches. Il est remplacé actuellement entre Paris et Lyon par le merveilleux appareil multiple de M. Meyer, employé de l’administration, qui a obtenu le diplôme d’honneur, la plus haute récompense, à l’Exposition de Vienne en 1872. Grâce à un système aussi intelligent qu’ingénieux, un seul fil reçoit simultanément six transmissions, et peut facilement expédier 150 dépêches par heure.

Le tube pneumatique continue à cheminer sous notre sous-sol ; il compte actuellement 17 stations en relation les unes avec les autres et avec le bureau central ; peu à peu il s’étend, au fur et à mesure des ressources que lui offre le budget ; dans quelques années, il occupera Paris tout entier, rayonnant dans tous les sens et soulageant le travail des appareils électriques proprement dits ; le jour où il saura se contenter d’une taxe de 15 centimes par dé-