Page:Du Camp - Paris, tome 1.djvu/264

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pour pouvoir suffire aux nécessités de l’exploitation, s’élèvent les constructions du dépôt. Là sont les remises où les wagons de toute sorte attendent leur tour de voyage, et les écuries où l’on garde les locomotives. Près de là s’étendent les greniers, mais ils sont en plein air et sont représentés par des montagnes de charbon. Ce sont les chefs de dépôt qui fournissent chaque jour le nombre de locomotives et de voitures demandé par le chef du mouvement. On ajoute quotidiennement deux locomotives supplémentaires, dites locomotives de secours, qui demeurent en gare, prêtes pour un service inopiné. Quelque considérable que soit le matériel moteur et roulant d’une compagnie, il peut se présenter certains cas où il ne répond pas aux exigences du moment. Ainsi, en 1867, le chemin de l’Ouest fut chargé de pourvoir au service de l’Exposition universelle. Du 1er  avril au 3 novembre, 15 210 convois ont été expédiés et reçus à la gare Saint-Lazare ; 1 473 196 voyageurs ont été transportés : ce qui donne une moyenne de 70 trains et de 6 789 voyageurs par jour. La Compagnie, pour subvenir à ces transports excessifs, a fait transformer 200 wagons à marchandises en voitures de 3e classe, 100 voitures de 3e classe en voitures de 2e, et construire en outre des voitures des trois classes réglementaires. Aussi l’on se rappelle avec quelle régularité a fonctionné ce service adjoint.

Les dépôts des locomotives sont des bâtiments circulaires ou carrés. On renonce aux premiers et l’on fait bien, car ils offrent aux manœuvres un notable inconvénient. Une seule plaque tournante en occupe le centre ; lorsqu’elle est détraquée, toutes les machines sont immobilisées, et l’on ne peut plus les faire sortir ; tandis qu’un bâtiment carré, ouvert de nombreuses baies garnies de rails, donne autant d’issues aux locomotives qu’il a de portes. Le parcours moyen d’une locomotive