Page:Du Camp - Paris, tome 2.djvu/187

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sent faire sur nature des études sérieuses souvent renouvelées. Un jardin botanique spécial destiné aux expérimentations était donc indispensable. L’administration compétente l’a compris, et elle a accordé à l’école d’application, avec un libéralisme dont il faut lui savoir gré, sept ou huit vieilles caisses provenant des envois d’outre-mer, absolument hors de service, mais dans lesquelles on a pu mettre un spécimen de différents terrains, les traiter à l’aide de certains gaz ou de certains sels, piquer des plants de tabacs divers et essayer, faute de mieux, de ce genre de culture en chambre. C’est un peu plus grand que « le jardin de Jenny l’ouvrière », mais pas beaucoup plus.

On ne se contente pas de faire des cours théoriques aux élèves, on leur donne toutes les notions pratiques qui peuvent leur être nécessaires, et l’on a poussé cela si loin, qu’on leur apprend à faire eux-mêmes des cigares, afin qu’ils puissent plus tard, en parfaite connaissance de cause, surveiller cette branche de la fabrication. Entre la première et la seconde année d’études, chaque élève est envoyé en mission dans une manufacture et doit rendre compte des faits qu’il a observés sur la fabrication locale et sur les procédés de culture dont leur jardin botanique, — il faut en convenir, — ne leur donne qu’une idée passablement incomplète. La culture est en effet un objet de la plus haute importance : c’est d’elle le plus souvent que dépend la récolte, et de la récolte découle le plus ou moins d’abondance de la production. Or, comme il faut toujours être en mesure de satisfaire aux exigences du public, il importe que nous trouvions chez nous, sur nos terrains mêmes, une assez grande quantité de tabacs pour subvenir à nos besoins, car sans cela nous sommes obligés de nous fournir à l’étranger, où nous rencontrons des qualités inférieures et des prix très-élevés. L’analyse