ment, dans la matière première, est une plus-value au bout de très-peu de temps. Les preuves abondent. Le torréfacteur Rolland solde son prix, de lui-même, en moins d’une année, par l’économie qu’il apporte dans la manutention. Le râpage à bras coûtait 12 francs 50 centimes par 100 kilogrammes ; certes, les moulins qui l’ont remplacé ont dû être payés fort cher, mais ils ont produit dix fois la valeur qu’ils représentent, puisque pour 50 centimes ils pulvérisent la même quantité de tabac. De tout il en est ainsi : les achats par larges masses, l’agrandissement des manufactures, l’augmentation du personnel ouvrier, permettront de donner au public des produits qui, étant plus soignés, seront mieux accueillis, et par conséquent apporteront chaque année quelques millions de plus à notre budget.
Il est à regretter qu’en 1860, lorsqu’on a rétabli la direction, on ne l’ait pas du même coup placée dans les conditions normales où elle devrait être pour échapper à certains malaises qui l’atteignent et acquérir le développement qu’elle comporte. La consommation augmente d’elle-même dans des proportions dont il faut tenir compte ; elle ne pourrait que s’accroître encore si le soin de la satisfaire était remis à un ministre que ses fonctions rompent forcément à toutes les difficultés, à toutes les ressources, à toutes les exigences de l’industrie, de l’agriculture et du commerce.
Les chiffres que nous avons cités dans le courant de cette étude prouvent que le tabac a de nombreux amateurs, mais en revanche il a des adversaires déclarés qui lui font une guerre à outrance. Bien des médecins, qui ne partagent pas l’opinion de Sganarelle, entreprennent de temps en temps des croisades en règle et nous prédisent que si nous continuons à fumer, nous tomberons inévitablement « dans la bradypepsie, de la bradypepsie dans la dyspepsie, de la dyspepsie dans