ment fiscale. Si l’on veut modifier la situation actuelle de ce service, il y a mieux à faire que de le décapiter de nouveau et de tourner toujours dans le même cercle. Le caractère dominant, pour ne pas dire absolu, du monopole est industriel ; de plus, il se rattache au commerce par des achats directs de matières premières dont la valeur dépasse annuellement 42 millions de francs, à l’agriculture par la surveillance de plantations qui produisent, chaque année, 22 millions de kilogrammes de tabacs indigènes. La vraie place de la direction des tabacs nous semble devoir être au ministère de l’agriculture et du commerce, auquel elle appartient de droit par la nature de ses attributions. Si c’est en raison de l’impôt dont ils sont l’objet qu’on maintient les tabacs au ministère des finances, pourquoi les canaux n’iraient-ils pas les rejoindre, puisqu’on y acquitte un droit de parcours ; les chemins de fer, puisqu’ils sont atteints par l’impôt du dixième, et les lycées, les facultés, les écoles militaires, puisque les élèves y versent une somme qui rentre au trésor public ! La situation, telle qu’elle est déterminée aujourd’hui, est irrégulière, et, de plus, elle n’est pas sans quelque danger.
Bien souvent, en effet, l’esprit inventif des ingénieurs vient se briser contre les réserves exagérées de l’esprit fiscal. Les employés supérieurs des finances sont à coup sûr des hommes éminents, mais ils manquent pour la plupart des connaissances techniques qui sont indispensables pour diriger, même de très-haut et d’un peu loin, une industrie qui donne 200 millions de bénéfice par an. Ils semblent ne pas comprendre suffisamment que des sacrifices momentanés sont parfois nécessaires et produisent dans l’avenir des résultats excellents. Toute dépense qui a pour but une amélioration dans la mécanique, dans la main-d’œuvre, dans l’aménage-