lancier a fait place depuis 1846 aux presses monétaires, employées pour la première fois, vers 1829, en Bavière par Ulhorn, à qui en est due l’invention, apportées en France par Thonnelier, qui leur a donné son nom, un peu comme Americo Vespucci a baptisé le monde découvert par Christophe Colomb. Ces presses, modifiées et rendues pratiques par l’ingénieur Houel, sont rapides et sûres ; nous les verrons fonctionner plus tard.
Pendant l’âge du marteau, après la chute de l’empire romain, on ne fabriqua guère que des pièces couvertes d’ornements plus ou moins bien agencés, pièces de tout module, de tout titre, presque de toutes formes, et qui circulaient sous toute espèce de noms, dérivés le plus souvent de l’empreinte spéciale dont elles étaient frappées : — agnelets, lorsqu’elles représentaient un agneau ; angelots, quand elles portaient la figure d’un ange ; écus, à cause du blason qui les revêtait ; liards, que Guigne-Liard, de Crémieu en Viennois, mit le premier en circulation vers 1430[1]. Les premiers testons c’est-à-dire les premières monnaies à effigie, furent frappées sous Anne de Bretagne, Louis XII et François Ier ; mais l’usage de ces pièces n’entra définitivement dans les mœurs des souverains qu’avec Henri II, qui, par édit royal du 8 août 1548, ordonna que doré-
- ↑ Le nom des monnaies a varié à chaque règne, et presque à chaque émission. Les sols, du latin solidus ; les bezants, abréviation de monnaies byzantines ; les sols parisis faits à Paris, tournois faits à Tours, bourgeois faits à Bourges, poitevins faits à Poitiers ; les couronnes, les masses, les chaises représentant un trône ; les pavillons, les florins (Louis VI et Louis VII), à cause de la fleur de lis ; les francs à cheval, à cause de l’effigie équestre de Jean II ; les saluts, qui en légende portaient le mot Ave ; les nobles à la rose, souvenir laissé à la France par les rois d’Angleterre ; les écus au soleil, les moutons à la laine, les heaumes, écus à trois fleurs de lis, timbrés d’un casque ; les gros de Nesles, les agnels de Louis IX, ayant pour légende : Agn : Di : qui : toll : pec : a mundi : miserere : no : (Agnus Dei qui tollis peccata mundi, miserere nobis). L’énumération des monnaies de cuivre ne finirait pas. Qui ne se souvient des sous tapés, des six-blancs et des monderons que les frères de ce nom avaient émis en 1791 et 1792 ?