Page:Du Camp - Paris, tome 2.djvu/261

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10 francs et 11 000 pièces de 5 francs. L’argent et le bronze sont soumis aussi à des coupures régulières. Celles-ci ne sont pas absolument obligatoires, et l’on consulte avant tout les exigences du commerce, qui, dans certains moments, a besoin d’un genre de monnaie plutôt que d’un autre.

Au fur et à mesure qu’une sébile est remplie, on la porte au bureau du contrôleur, où elle est pesée, comptée ; lorsque les dix sébiles représentant la brève complète ont été ainsi vérifiées, on fait sur la masse entière des pièces ce que l’on nomme la prise des échantillons. En présence du directeur de la fabrication ou de son délégué, le commissaire de la monnaie et le contrôleur au monnayage prennent au hasard six pièces, dans chacune des dix sébiles ; sur ces soixante pièces, six sont encore prélevées ; trois, enfermées sous enveloppe scellée du cachet du directeur, du commissaire et du contrôleur, sont adressées au président de la commission ; les trois autres sont remises au directeur des essais, qui les difforme au laminoir, effaçant les marques et les différents, et en confie deux ainsi retournées à l’état des lingots aux essayeurs du laboratoire de la Monnaie qui sont chargés d’en constater le titre exact et qui poussent l’art de la docimasie jusqu’à ses dernières limites. La brève est alors encaissée dans une armoire à trois clefs, où elle doit demeurer jusqu’à ce que la science ait prononcé son verdict.

Séparément, les deux essayeurs se livrent à leurs expériences, qui, pour l’or, ont lieu par mode de coupellation. Cet admirable et infaillible procédé nous a été légué par les anciens. Une portion de la pièce en litige est enlevée, fondue au chalumeau, réduite en grenaille et aplatie d’un coup de marteau. Après qu’on l’a pesée, on la place avec une quantité proportionnée d’argent et de plomb dans une coupelle très-poreuse,